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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 14:59

Hello boys and girls,

Alors que l'on profite toutes et tous d'un répit bienvenu depuis les vacances de Noël en ce congé de Pâques, j'en profite pour alimenter ce blog moribond d'un nouvel article avant que les quelques lectrices et lecteurs q'il me reste finissent aussi par abandonner, dépités...

Je reprends mes habitudes de chômeuse et je rédige au saut du lit, le cheveu en désordre, en pige-moi-ça, un bol de céréales au yaourt terminé et un thé fumant sur le bureau. Mr Croze est parti travailler (avec les photos dont j'ai besoin pour ce post sur son iPhone, sinon ce serait trop simple, du coup, vous ne lirez pas cet article avant demain) je suis donc seule pour la journée, d'où cette sensation étrange de décalage entre celui qui part gagner sa croûte et celle qui reste croûter à la maison mais sans une once de culpabilité, quand on bosse on ne s'excuse pas d'avoir un jour de congé. Je vous explique: le pauvre chou n'a pas eu droit à un weekend de 4 jours comme moi qui ai eu la chance d'avoir le vendredi et le lundi... Ca tombe plutôt bien, mes chers parents venant en visite à partir de mercredi, je vais pouvoir tranquillement succomber à mon TOC du nettoyage! Mais je m'écarte déjà de mon sujet...

Je m'étais promise de faire un article sur le dernier grand évènement marquant (ça on peut le dire) que j'ai vécu ici. Les promesses à soi-même n'étant pas les plus faciles à tenir, j'ai mis le temps...

Le 16 février, je me suis faite tatouer, c'est un scoop pour bien peu de monde parmi mes proches, mais je pense que cette aventure vaut bien, vous en conviendrez, un article!

Voici comment nait un tatouage. Première étape, on justifie cette folie aux yeux de son conjoint en passant avec lui un deal bien difficile à tenir, pour être sûr(e) d'avoir son accord, certes forcé mais indéfectible une fois le pacte arrivé à son terme. (Je vous rassure tout de suite, c'est faux, je ne suis pas aussi machiavélique, en fait, ce jour-là, j'ai bien cru être débarassée de Victor- le gras du bide de Mr Croze- à jamais) Deuxième étape, on se décide pour un endroit de son corps que l'on veut agrémenter. La cuisse, dans mon cas. Ensuite, on passe des heures, et quand je dis des heures, c'est même plutôt des jours à tenter de trouver le dessin parfait que ce soit dans sa tête ou sur le net. Dans le même temps, on en profite pour prospecter les salons de tatouage, voir lesquels sont les plus connus, les plus réputés. Un nom revient souvent sur Montréal, Tattoomania. On se persuade plusieurs fois que ça y est, on a trouvé, c'est LE motif parfait qu'on veut soi pour toujours, mais finalement on finit toujours par trouver mieux ou se retrouver avec une tête de six pieds de long car notre cher et tendre, lui trouve cette idée affreuse; c'est horrible, tu veux te retrouver toute ta vie avec ça sur la peau?

Alors ça traine un peu, on se disait qu'on attendait l'automne (la meilleure saison pas de soleil et pas trop de baignade en perspective...) mais à force de tergiversations, on se retrouve passé le nouvel an et toujours pas de tattoo. Puis on finit par s'exaspérer et on s'installe et on discute pour se mettre d'accord. En moins d'une heure ça y est, trouvé. Une belle plume ornée de décorations complexes à l'orientale, dans le style des tatouages à l'henne.

Le lendemain, rendez-vous est pris le 26 janvier avec Olivier (apparemment le mieux qualifié pour ce que je veux faire) de chez Tattoomania pour discuter du projet et fixer une date de tatouage. Par contre, une fois face à lui, on déchante, pas possible. Il y a trop de détails, ou je me retrouve avec la demi-jambe complètement tatouée de la hanche au genou ou il refuse de me le faire car les traits d'un tatouage s'épaississant avec le temps, je vais me retrouver avec un truc tout noir tout moche. Bon, au moins il est cash, honnête le gars, il marque un point. Mais il est aussi arrangeant que direct et propose tout de suite une alternative, une plume toujours mais au lieu de placer les ornements à l'intérieur, ils seront autour. Vu la taille de la réalisation, une scéance suffira. Il propose de me faire une esquisse et de passer la voir la veille du jour J. On décide d'une date. Un jour entre le moment où je vois le dessin et celui où il finit immortalisé dans ma chair, ça me parait court mais je suis trop impatiente, j'ai trop attendu, alors j'accepte. Olivier me fait quelques recommendations, surtout pas d'alcool la veille du tatouage, une bonne nuit de sommeil et un estomac plein... Ca m'effraie quelque peu mais je n'en laisse rien paraître. En plus, il me rassure: "Bien sûr ça fait mal, mais franchement, tout le monde en est capable".

3 interminables semaines plus tard, je passe au salon le vendredi soir avec Mr Croze -qui veut sans doute s'assurer qu'on s'en tient à la taille et à l'endroit (côté du haut de la cuisse droite) convenus et pas le début d'une énorme pièce à travers tout mon dos- pour enfin voir le dessin. A part deux ou trois détails à changer, le concept me plait beaucoup et n'a pas l'air de trop déplaire à Mr Croze, c'est gagné. Je vais donc dormir tôt ce soir là. Etonnamment, je trouve facilement le sommeil et dors longtemps. Le rendez-vous est à midi, je n'ai pas du tout envie d'avaler quoi que ce soit, j'ai la gorge serrée. Il reste quelques sushis de notre commande de la veille au soir, je les gobe avec difficulté... Assise dans le métro avec Mr Croze, je ne dis pas grand chose, je tripote nerveusement et alternativement mes cheveux et les pans de mon jogging (faut s'habiller confo dans ce genre de circonstances, au diable le style). Comme il s'inquiète de voir son moulin à paroles habituel si taciturne, je me vois contrainte de lui avouer que j'ai vraiment la trouille d'avoir mal, de ne pas supporter la douleur mais comme je ne veux surtout pas perdre la face, je prends sur moi, je fais la fière. Pas question, à part à Mr Croze, de montrer que j'ai peur.

Après une ultime validation du motif retravaillé par l'artiste, il prépare le dessin pour me l'appliquer en décalco. La feuille de calque est enduite d'un produit de transfert. C'est sur cette base qu'il va travailler.

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La photo est mauvaise, mais c'est la seule de cette étape, désolée.. Les traits bleus en haut et en bas servent à centrer le tattoo sur une même ligne verticale.

 

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Juste avant de commencer... La pression monte...

Je m'installe sur la table et déjà le pistolet bourdonne et l'aiguille commence son travail.

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L'artiste, ultra concentré...

Olivier commence par les lignes extérieures. On s'accorde une petite pause pipi et étirements après cette étape avant de passer au remplissage et à l'ombrage. Olivier nettoye le tatouage, avec un morceau d'essuie-tout couvert de vaseline pour ôter un lidique brun foncé, mélange de surplus d'encre et de quelques gouttes de sang. Jusque-là, la douleur est tout à fait supportable, elle augmente cependant un peu quand l'aiguille s'attaque au haut du tatoo, le point le plus proche de mon os de la hanche. Fini la pause, on pas toute la journée...

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Le remplissage se passe, le pistolet s'interrompt à intervalles réguliers pour essuyer le tattoo... L'inconfort de l'immobilité et de ma vessie de nouveau pleine offre une heureuse distraction et la souffrance n'est pas insupportable, sauf quand il revient sur le haut de la cuisse, je sens les vibrations de l'aiguille qui rentre et sort de ma peau jusqu'à 200 coups/minute vriller jusque dans ma hanche.

IMG 3600 r2

Après plus de 2h30, on finit par en arriver à l'ombrage et étrangement, c'est dans mon souvenir l'étape la plus désagréable, une sensation de brûlure s'ajoute à la saturation.

Ouffffff, c'est fini, Olivier procède à un dernier nettoyage minutieux, je m'admire quelques minutes dans le miroir, même tout enflé et rouge, il est splendide.

IMG 3605 r2

Et je suis vraiment fière de moi, je n'ai pratiquement pas bronché. Il enduit le tatouage d'une bonne couche de vaseline et colle dessus un film plastique transparent. Je dois garder ce drôle de pansement toute la journée.

Recommandations pour les soins: bien laver à l'eau tiède et au savon naturel et enduire d'une crème sans parfum deux fois par jour pendant 3 semaines. Pas de sport pendant une semaine pour éviter de contaminer la plaie de sueur. Et c'est tout, rien de plus, rien de moins. Au bout de 2-3 jours, la cicatrisation s'opère et c'est là que vient le plus dur selon moi (il m'avait pourtant bien mise en garde), ça gratte affreusement. Ca m'empêche même de dormir... Heureusement ça passe assez rapidement et je nettoie la plaie deux fois par jour, ce qui me soulage beaucoup.

Trois semaines plus tard, mon tattoo est déjà bien guéri, au toucher, je sens encore un peu de relief mais Olivier que je suis passée voir pour qu'il puisse prendre son oeuvre en photo, maintenant qu'elle est toute belle, m'assure que c'est normal.

Et à l'heure où j'écris ces lignes, je le porte sans y penser, il fait complètement partie de moi et j'en suis vraiment super contente.

IMG 3746 r2

Curieusement, je me sens mieux dans mon corps. Mes cuisses font partie de mes complexes, elles sont plutôt rondes et ce tattoo me permet de mieux les assumer. Si j'étais vraiment égoïste, je préparerais déjà le prochain mais je sais que Mr Croze se sentirait trahi car on avait décidé d'un commun accord que je n'en ferai qu'un. De plus, je sais pertinemment qu'il n'a pas fait l'unanimité dans mon entourage, en particulier dans ma famille, alors même si j'ai pu compter sur le soutien de mon grand-père pour me défendre, je ne voudrais pas raviver le débat...

Mais surtout, si vous en avez vraiment envie, je vous dirais n'hésitez plus, jetez-vous à l'eau! Par contre, assurez-vous de vous adresser à des pros, des gens dont c'est vraiment le métier, dont la réputation est irréprochable, un salon où l'on respecte scrupuleusement l'hygiène. N'oubliez pas que le tatouage blesse votre peau en profondeur (bain et soleil interdits pendant 3 semaines, ce qui correspond à la période de cicatrisation superficielle et passé ce délai, écran total pour votre tatoo)  et qu'il faut qu'il soit pratiqué dans les meilleures conditions pour garantir une guérison et un résultat optimal. A proscrire donc les tatouages en voyage, dans des pays où les normes d'hygiène ne sont pas les mêmes ou même si c'est le cas, parce que vous risquez de ne pas être en mesure de le soigner correctement une fois fait.

Deux adresses de salons que je connais et que je peux donc recommander:

à Montréal: Tattoomania, 1615 de Maisonneuve Est, métro Papineau, en face des bureaux de TVA. Je suis vraiment enchantée des services d'Olivier, vous pouvez admirer ses réalisations sur le site du salon ou sur Istragram, son pseudo est louloutm.

à Tournai (c'est ma ville, c'est en Belgique pour ceux qui se demanderaient): je ne m'y suis pas faite tatouer mais j'irais les yeux fermés car c'est le shop où bosse une ancienne coéquipière de hockey sur gazon, "Why Not?" 8 rue Royale.

PS: pour la petite histoire, le titre de cet article vient du petit surnom que Mr Croze, séduit, m'a donné pendant plusieurs semaines. Il passait d'ailleurs beaucoup de temps à l'observer au début. On dirait qu'il a fini par s'y faire, et qu'il a même fini par lui plaire!!!

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